Léon Bessot, ancien maire de Valdahon, et plusieurs Valdahonnais contestent la suppression du repas du midi du foyer-logement Denise Viennet. Trente-cinq résidents sont concernés.
Défendre les personnes âgées qui n’ont pas la possibilité de se défendre. Depuis 2016, Léon Bessot, ancien maire de Valdahon entre 1995 et 2014, anime bénévolement chaque mois un groupe de lecture aux personnes de la résidence autonomie Denise Viennet qui le souhaitent. Aujourd’hui, c’est en soutien des résidents qu’il conteste une décision prise par le C.C.A.S. de la commune de Valdahon, le 12 décembre dernier, de supprimer pour des raisons financières (hausse du prix de l’électricité...), l’organisation du repas de midi pour les résidents du foyer-logement Denise Viennet. Une suppression contestée, pas seulement par l’ancien maire, mais aussi par un collectif de Valdahonnais actifs soutenu par de nombreux habitants stupéfaits de la décision qui doit entrer en vigueur le 1er février.
“On nous dit qu’il y a un déficit de 120 000 euros qu’il faut combler” détaille Léon Bessot. “Mais même s'il en est indépendant, sur un budget communal de plusieurs millions, ce n’est pas grand-chose. Par contre, cette suppression entraînera des difficultés pour les personnes en déambulateur qui ne peuvent pas se déplacer pour réchauffer leurs repas. Sans parler du côté social qui est délaissé. C’est du mépris envers nos anciens qui sont inquiets pour leur futur bien-être.” Et pour Léon Bessot, pas question d’aller plus loin. Discuter du sujet avec l’équipe municipale alors que selon lui les résidents ont été mis devant le fait accompli, il ne veut même pas en entendre parler. “Je connais les contraintes budgétaires” poursuit l’ancien maire. “D’un point de vue juridique, la mairie est dans son droit, il n’est pas obligatoire pour une telle structure de fournir le repas de midi. Le problème est que le changement de cap de la direction est brutal. Il aurait fallu réunir les personnes âgées et leur expliquer qu’il aurait pu y avoir une augmentation des tarifs mensuels. Mais de là à supprimer les repas. Il y a deux personnes à temps plein qui ont été licenciées en cuisine, une à temps partiel. Le C.C.A.S. nous dit qu’un traiteur a été trouvé mais nous, on demande : qui dresse la table, la nettoie, qui assure le service des repas aux résidents, la réception des repas assurés par le traiteur, le réchauffage des plats au micro-ondes, qui accompagnera les personnes à mobilité réduite ? Dans ce dossier, le côté humain doit l’emporter sur le côté financier. On va investir dans une salle des fêtes à 3 ou 4 millions, une refonte de la traversée de Valdahon qui coûtera 2 à 3 millions, mais on supprime le repas de midi de nos aînés... Les résidents ne sont pas d’accord avec cette décision. Mais ils ont peur de dire leur réprobation, peur aussi d’exprimer leurs inquiétudes.” Et au-delà du cas de cette suppression de repas, Léon Bessot et ses soutiens craignent une suppression à moyen terme du foyer-logement au profit d’un E.H.P.A.D. “On se demande s'il y a une réelle volonté de maintenir cette résidence autonomie. Il y a certes des économies à faire au niveau du budget communal mais pas de façon si brutale” conclut l’ancien maire. Une rencontre avec la maire de Valdahon Sylvie Le Hir était espérée le 15 janvier.