Investie depuis plus de 15 ans dans sa commune de Bonnétage, Valérie Pagnot porte haut les valeurs de la politique et de l’engagement public. Maire, mère, conseillère régionale (entre autres), la Bonnaysienne se décrit comme une élue avec des valeurs de gauche qui place le collectif au coeur de ses actions.
Chez Valérie Pagnot, la politique n’est ni un gros mot, encore moins un vain mot. Depuis 2008, à seulement 23 ans et fraîchement diplômée d’un master en droit européen, elle s’engage dans la municipalité dans les traces de son oncle et de son père. “Je suis revenue à mes sapins car je suis très attachée au territoire.” Douze ans plus tard, elle devient le maire de sa commune de toujours. “J’ai toujours eu envie de m’engager, la politique est un engagement citoyen, c’est faire vivre ensemble les gens. C’est quelque chose qui me tient à coeur. J’ai du mal à comprendre le désaveu de la politique. Je ne suis pas une politicienne, je suis une élue avec des valeurs de gauche. Je regrette dans la vie politique et publique que les gens s’engagent contre quelque chose, plutôt que pour.”
Valérie Pagnot est de ceux qui préfèrent voir le verre à moitié plein tout en ne ménageant pas ses efforts. Loin de posséder un caractère attentiste, la presque quadra a besoin d’être dans l’action pour “améliorer sans cesse le cadre de vie de ses concitoyens, tout en gérant au mieux les ressources, en bon esprit paysan.”
À l’échelon communal comme intercommunal, les projets ne manquent pas. En premier lieu, une des causes féministes qui tient à coeur de Valérie Pagnot : la problématique de la garde d’enfant, de l’école et du périscolaire. Avec une démographie en plein essor, jeune et dynamique, Bonnétage a accueilli cette année 23 nouveaux enfants à la maternelle. En réflexion depuis deux mandats, le pôle enfance devrait être effectif à la fin de l’année. À cela s’ajoutent une M.A.M. (Maison d’assistantes maternelles) et un périscolaire. “C’est un des gros soucis de notre secteur. Trouver un mode de garde adapté à la situation, à l’enfant, à son rythme. Bien souvent, ce sont les femmes qui arrêtent de travailler faute de solutions.”
Autre enjeu d’actualité qui correspond à ses valeurs d’élue, la lutte contre le changement climatique. Dans sa commune, la maire, également vice-présidente du Parc naturel régional du Doubs Horloger, lance une réflexion sur la rénovation thermique de l’école et des travaux de désimperméabilisation de la cour. “Je suis très volontaire sur ce sujet, j’ai pris les devants avec des installations photovoltaïques sur les bâtiments publics. Il faut savoir emmener avec soi des gens sur des projets pour construire l’avenir ensemble, c’est un enjeu important avec le dérèglement climatique.”
S’il fallait un mot pour décrire Valérie Pagnot, ce pourrait être le collectif. Ce concept irrigue ses réflexions en tant que femme, élue, juriste aussi, elle qui est spécialisée en droit européen. “L’histoire de la construction européenne est un des plus beaux outils qui nous ait été donné, c’est un outil de paix qui s’oublie très rapidement. Même si dernièrement, il y a la guerre en Ukraine, dans l’Europe, on ne meurt plus pour des idées de frontière. Cette paix apporte aussi des améliorations sociales et une réelle réussite économique. Aujourd’hui, c’est à double tranchant, aux dépens de notre planète. La vieille Europe doit apprendre à être plus sobre. Mais on arrivera à limiter les problèmes que dans la coopération et la collaboration, le repli sur soi est à contre-courant des enjeux.” C’est aussi dans cette optique que Valérie Pagnot s’est engagée comme conseillère régionale depuis 2021, en charge notamment de la coopération transfrontalière. Un engagement important pour elle, un beau challenge et qui prouve que concilier vie de famille et vie politique est possible. “Être maire avec un bébé, c’est possible. Rien n’est jamais facile, il faut être patient et déterminé. La patience, j’ai appris à l’avoir, glisse Valérie Pagnot. La politique, c’est l’école de la vie, il faut être déterminé mais humble. C’est important d’avoir un entourage bienveillant. J’ai la chance d’avoir une famille qui me soutient.” A-t-elle hésité à s’engager en politique en tant que jeune maman ? La réponse fuse : “C’est une question que ne se posent que les femmes ! Je n’ai jamais voulu sacrifier ni ma vie de famille ni ma vie professionnelle ni politique. Cela engage aussi une réflexion sur le statut de l’élu, qui est obsolète. Si on veut plus de jeunes engagés, il faut revoir les statuts. Quand j’avais 23 ans, j’étais la plus jeune élue. 15 ans plus tard, je suis encore quasiment la plus jeune, homme et femme confondus. Il ne faut pas se contenter d’augmenter les indemnités. Aujourd’hui, ce qui manque, c’est le temps.”
Quant à 2026 et un second mandat de maire ?
“On ne sait pas ce qui peut se passer dans trois ans. Je ne peux pas dire que je n’ai pas l’envie de m’investir pour le territoire. Je ne suis pas dégoûtée par la politique, et j’aimerais que les gens apprennent à aimer la politique. Je voudrais redonner envie au collectif de faire des choses ensemble. Le collectif, ça fonctionne, la politique, c’est du collectif.”