Romain Dubief fait partie des trois assistants maternels que compte le relais petite enfance du Val de Morteau. Depuis quatre ans, il exerce ce métier après une reconversion professionnelle. Un choix qu’il ne regrette absolument pas.
Une vocation d'enfance
C’est un métier que le Villérier a toujours voulu exercer, depuis tout-petit. Seulement, les clichés de la société ont la vie dure, sa vocation a été mise au rang des tabous par son entourage. Mais après un Bac pro commerce et dix ans passés comme manager dans une grande surface, Romain Dubief a entamé un virage professionnel. Il est devenu assistant maternel en 2019.
Un projet mûrement réfléchi
Une décision mûrement réfléchie puisque lorsqu’il achète sa maison à Villers-le-Lac en 2012, il anticipe déjà de futurs travaux pour l’extérieur pour répondre aux exigences de sécurité. “J’ai eu 120 heures de formation sur deux mois à Pontarlier, on était 21 et il y avait 20 femmes. Mais c’était super, on a été très bien accompagnés. Après, c’est vrai que quand on est un papa, il y a comme une suspicion en plus. Au début, quand j’allais chercher les enfants à l’école, on pensait que j’étais papa au foyer.” La fibre de l'encadrement, ce fan de foot l’a déjà, puisqu’il gère les U7 du club de foot de Villers-le-Lac, soit une trentaine d’enfants. “Personne ne veut s’occuper de cette catégorie parce que c’est la crèche, moi, j’adore”, reprend Romain Dubief.
Deux enfants en garde
En accord avec sa femme, qui trouve l’idée géniale, l’assistant maternel commence par garder deux enfants sur les temps du périscolaire, du même âge que ses propres enfants. Puis l’opportunité se présente de garder un bébé, puis la sœur. En tout, Romain Dubief possède un agrément pour deux enfants en périscolaire et deux enfants de moins de trois ans. “En tant que parents, nous avons eu deux nounous, je me mets à la place des parents.”
Le plaisir de voir grandir les enfants
Ce qu’il aime par-dessus tout dans ce métier : “Voir grandir les loulous au quotidien, assister aux premiers pas, aux premiers mots. Les premiers bébés que j’ai gardés ont fait leur rentrée scolaire cette année, ça a été dur...” Reste que le plus dur pour l’assistant maternel est la première fois que les parents laissent leur enfant en garde.
La confiance malgré les appréhensions
Lorsqu’il s’est lancé dans sa reconversion, Romain appréhendait que le fait d’être un homme n’incite pas à la confiance. Il a vite été rassuré. Il reçoit des appels tous les jours de parents qui souhaitent faire garder leur enfant.
Si les contraintes du métier fréquemment citées (travail à la maison, responsabilités, rémunération peu élevée) ne le freinent aucunement, il veille toutefois à garder un juste milieu par rapport à ses propres enfants.
Régulièrement, Romain Dubief s’appuie sur le relais petite enfance notamment lorsqu’il est employé par de nouveaux parents. Si la paperasse peut paraître parfois lourde (contrats, congés payés, impôts), il ne se sent pas isolé, au contraire. Bientôt, il va devoir renouveler son agrément.
Au bout de cinq ans, Romain Dubief attaque ses journées de nounou avec toujours autant d’enthousiasme et de plaisir. Et lorsqu’une demi-journée de repos se profile en semaine, le manque se fait vite ressentir. Comme il le répète à l’envi, “moi, j’adore mon métier !”