À 22 ans, Isabelle Breitenstein a fait le pari de reprendre la librairie indépendante de Morteau, Les 3 souhaits. Un sacré challenge que la jeune entrepreneuse a pris à bras-le-corps, et avec le sourire.

Quand elle a appris que la précédente gérante, Cécile Royer, prévoyait de baisser le rideau de sa librairie, Isabelle Breitenstein n’a pas hésité longtemps avant de faire une proposition de reprise. Elle est bien consciente pourtant que le pari est osé, que le marché du livre, surtout pour les librairies indépendantes, n’est peut-être plus aussi florissant qu'il l’a été par le passé, et que le commerce de proximité, de manière générale, est bien souvent un sacerdoce. Mais elle était bien déterminée à convaincre son entourage, et les banques, qu’elle faisait le bon choix.

Depuis la fin de l’année dernière, la jeune fille est donc à la tête de la librairie Les 3 souhaits, rue Pasteur à Morteau, une enseigne créée en 2012 par Cécile Royer et Bénédicte Boissenin. Pour cette professionnelle originaire du Russey, le challenge est de taille. “Sachant que l’activité était plutôt en baisse, ce qui avait poussé Cécile Royer à vouloir vendre, je sais que ce ne sera pas facile. Mais je suis tellement satisfaite d’avoir mené à bien ce projet de reprise et tellement motivée pour bien faire, que j’y crois très fort”, sourit-elle.

Isabelle Breitenstein est sans doute une des plus jeunes libraires indépendantes de France.

Avec quelques semaines de recul, elle est confortée dans ce sentiment. “Je sens surtout que depuis février, l’activité repart bien”, ajoute-t-elle. Isabelle Breitenstein a donc grandi au Russey où elle a suivi une scolarité plutôt brillante, école, collège, avant de venir faire ses années lycée à Morteau. “J’étais une bonne élève, confirme-t-elle, mais je savais que je ne voudrais pas pendant des années être assise dans une classe à écouter un professeur parler.”

Un stage de 3ème passé dans une fromagerie lui a donné les premières envies d’une vie professionnelle au contact du public. Raison pour laquelle elle s’est dirigée après le Bac dans des études commerciales en alternance. Formée à l’école de commerce de la C.C.I. de Besançon, elle suivra sa formation professionnelle à la F.N.A.C. de Besançon. “J’ai rapidement aimé l’esprit librairie, même si à la F.N.A.C. je m’occupais du rayon multimédia. Mais quel que soit le domaine, j’adore apprendre. Plus j’en sais, mieux je me porte !”, commente la libraire.

Après ces deux années de formation, elle décide de poursuivre par une licence. C’est là qu’elle fera ses premiers pas à la librairie Les 3 souhaits où elle suivra sa troisième année d’alternance. “C’est à ce moment-là que je me suis dit que c’est le métier que j’aimerais faire plus tard.” Une fois sa licence en poche, Isabelle cherche un emploi, enchaîne quelques expériences professionnelles, part un mois au Japon avec des proches, “à la rencontre d’une culture qui me fascinait”, et c’est au cours de l’été dernier, de retour du Japon, qu’elle apprend fortuitement que la gérante des 3 souhaits avait l’intention de fermer boutique. La suite s’enchaîne très vite, jusqu’à la signature officielle de la reprise le 19 décembre dernier, en pleine période des fêtes.

Désormais seule à la tête de sa librairie, épaulée par trois salariées, Isabelle Breitenstein s’est donc donné pour mission de pérenniser son outil de travail, qui reste la dernière librairie indépendante du Val de Morteau, grâce notamment au volet animation qu’elle compte bien renforcer. “Je souhaite organiser au moins deux animations par mois, notamment des rencontres avec les auteurs, des soirées à thème, des nocturnes. J’ai déjà établi le programme de ces animations jusqu’à fin mai”, ajoute cette passionnée de mangas et de romances, moins encline pourtant au genre roman. “Avec mes collègues, nous sommes complémentaires, nous avons chacune nos affinités, c’est ça qui fait la richesse d’une équipe.”

Depuis la reprise de la librairie, la nouvelle gérante a également un peu modifié les horaires d’ouverture pour les adapter un peu plus aux modes de vie actuels, également aux horaires des étudiants et lycéens, ce qui lui a permis “de retrouver une clientèle un peu plus jeune”, confirme-t-elle.

La passion de la lecture, Isabelle Breitenstein ne l’a pas eu dès son plus jeune âge. “Au contraire, quand j’étais petite, je détestais lire ! Sans doute par esprit de contradiction parce que ma sœur, au contraire, lisait énormément. Puis je suis tombée sur une série de livres qui m’a bien captivée, et c’est comme ça que ça a démarré.” La lecture a pris de la place dans la vie de la jeune fille qui dès le collège a commencé à tenir un blog de lecture qu’elle poursuit aujourd’hui encore sur Instagram. Une passion qui n’a plus quitté la jeune femme. C’est désormais pour la lecture, et surtout pour les lecteurs, qu’elle part travailler tous les jours. “Nous avons la chance en tant que librairies indépendantes de choisir les livres que l’on souhaite mettre en avant. C’est un vrai luxe par rapport aux grandes enseignes”, ajoute Isabelle Breitenstein, qui en prenant les rênes d’une librairie a sans doute réalisé un de ses trois souhaits les plus chers!


Cet article vous est proposé par la rédaction du journal C'est à dire, distribué à + de 30 000 exemplaires sur le Haut-Doubs.
Pour devenir annonceur et booster votre visibilité, cliquez sur l'image ci-dessous
Publicité journal C'est à dire